Lors d’un récent vol de New York à Seattle, je me suis retrouvée à me remémorer mon enfance en regardant Kiki la petite sorcière. En tant que jeune téléspectatrice, ce film était à la hauteur de mon autre grand classique du Studio Ghibli, Le Voyage de Chihiro.
Je me souviens que mon père avait emprunté la cassette VHS – oui, c’était il y a bien longtemps – à Blockbuster, et il m’en avait même fait une copie. J’ai dû regarder cette cassette un nombre incalculable de fois au cours de ma jeunesse, car elle m’a ouvert les portes du monde enchanteur du Studio Ghibli et est devenue une part importante de mon identité à mesure que je grandissais.
Kiki la petite sorcière raconte l’histoire de Kiki, une sorcière de treize ans qui se lance dans son voyage indépendant. Ce rite de passage est essentiel pour les jeunes sorcières, et Kiki l’attend avec impatience. Cependant, une fois qu’elle quitte la maison et commence à travailler dans une boulangerie, elle est confrontée aux dures réalités de la vie, dépouillant son enfance autrefois idyllique.
Ce n’est qu’à l’âge adulte que le sens profond du film m’a frappé. Dans son essence, le parcours de Kiki résume les défis de la croissance. Au fil de ses aventures, elle découvre les réalités de l’indépendance et la façon dont la monotonie peut éclipser la joie. Comme beaucoup d’entre nous, Kiki découvre que la liberté a souvent un prix, révélant qu’elle contraint parfois plutôt qu’elle ne libère.
La créativité comme forme d’identité
La créativité a toujours fait partie intégrante de ma vie. Son expression a changé au fil des ans. Quand j’étais enfant, je considérais l’histoire de Kiki comme un classique du cinéma d’apprentissage. Cependant, j’ai omis un élément crucial. Lorsque Kiki se débat avec sa magie qui s’estompe, cela a provoqué en moi un profond malaise dont j’ai ignoré la raison à l’époque. Aujourd’hui, je réalise que cela symbolise la peur de perdre quelque chose de fondamental pour notre identité et l’incertitude de savoir comment le récupérer.
Comme Kiki, j’ai vécu ce parcours. Déménager loin de ma famille, faire face au quotidien et lutter contre un blocage créatif reflète les défis auxquels elle a dû faire face. Dans l’enfance, il est facile de croire que l’on peut poursuivre ses passions sans entrave. L’écriture est ma passion depuis la maternelle ; je ne me suis jamais identifiée sans ce titre. Pourtant, lorsque la joie s’estompe, l’étincelle créative s’estompe également.
Au cours de son voyage, Kiki commence à perdre sa capacité à voler et à communiquer avec son chat, Jiji. Miyazaki note que Jiji incarne l’immaturité de Kiki et la croissance qu’elle atteint une fois que cette connexion s’estompe. Privée de communication, elle sombre dans la solitude et le découragement.
Revoir le film pendant mon vol m’a rappelé avec force pourquoi il a résonné en moi quand j’étais enfant et pourquoi il continue à avoir une signification aujourd’hui. Les thèmes abordés dans ce film ont profondément influencé qui je suis. Certaines scènes restent gravées dans ma mémoire et je me suis retrouvée à pleurer à des moments qui me semblaient auparavant insignifiants, mais qui sont désormais imprégnés d’un contexte plus profond. Fidèle à tous les films de Ghibli, Kiki la petite sorcière est imprégné d’idées sincères qui résonnent plus profondément à mesure que la vie se déroule.
Embrassez votre esprit créatif
Après avoir perdu un chat en peluche qu’elle était censée livrer, Kiki rencontre Ursula dans les bois. Leur amitié s’épanouit et, alors que Kiki lutte contre ses difficultés créatives, Ursula lui fait remarquer que le blocage artistique de Kiki entrave ses capacités magiques. Dans la cabane d’Ursula, elle expose une peinture inspirée par la capacité de Kiki à voler.
Ce tableau me captive encore aujourd’hui. Son imagerie, combinée à la musique qui l’accompagne, éveille en moi quelque chose qui perdure encore aujourd’hui. Cette beauté éthérée reste gravée dans ma mémoire. Chaque artiste rencontre un blocage créatif à un moment donné ; c’est un aspect inévitable du voyage. Le sentiment d’inspirer quelqu’un d’autre et de voir le résultat tangible est sans égal.
Plus tard dans leur conversation, Kiki exprime ses craintes de ne plus jamais pouvoir voler. Ursula lui donne un sage conseil : « Alors arrête d’essayer. Fais de longues promenades. Apprécie le paysage. Repose-toi pendant la journée. Ne réfléchis pas trop à l’idée de voler. Avant même de t’en rendre compte, tu voleras à nouveau. » Ce conseil a eu un écho chez elle quand elle était enfant, et son importance reste profonde aujourd’hui.
Ce conseil en dit long sur tout artiste. Une fois que vous vous préoccupez trop de votre art, lorsque le plaisir s’estompe, la magie commence à s’estomper. Kiki a commencé à s’inquiéter de sa valeur et de l’impact de son travail, tandis que je me débattais avec le doute quant à mes capacités. Au cours de ma croissance, j’ai dû relever le défi de retrouver mon étincelle créatrice, tout comme Kiki.
Kiki s’est de plus en plus préoccupée de son travail, ce qui l’a amenée à perdre de vue sa joie et à se concentrer davantage sur les perceptions extérieures. C’est un combat commun : nous souhaitons tous nous sentir valorisés, ce qui est naturel. Cependant, lorsque l’amour initial pour ce que nous faisons s’estompe, il est crucial de réévaluer notre chemin. Après un certain temps, Kiki a découvert ce qui comptait vraiment. Elle a également appris qu’il est essentiel de tendre la main à ses amis en cas de besoin, même lorsque cela semble intimidant. N’oubliez pas que personne n’est obligé de surmonter ses difficultés seul.
Même si je suis toujours confrontée à des défis, je suis fière du chemin parcouru. J’écris sur des sujets qui suscitent ma passion. Surtout, je cherche continuellement des moyens de maintenir cette joie, car nourrir sa passion est fondamental. Kiki a trouvé un moyen de se libérer des attentes et de forger sa propre identité, me rappelant que moi aussi je possède le pouvoir de faire de même.
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