Le lien surprenant entre Smile 2 et un célèbre jeu vidéo d’horreur

Le lien surprenant entre Smile 2 et un célèbre jeu vidéo d’horreur

Cet article contient des spoilers sur Smile 2 et The Medium, et aborde les thèmes de la maltraitance des enfants, du viol et du suicide. La discrétion du lecteur est conseillée. La suite, Smile 2, dépeint le traumatisme de manière sombre et troublante, faisant écho à l’essence d’une expérience cauchemardesque. Il peut sembler difficile d’affirmer que le film transmet un message clair, car il se concentre davantage sur un sentiment de terreur implacable que sur des explications thématiques. Néanmoins, comme une grande partie du cinéma d’horreur contemporain, Smile 2 se penche sur le sujet complexe du traumatisme. Cette exploration évoque des parallèles avec le jeu de Bloober Team de 2021, The Medium, qui a fait face à une réaction négative importante en raison de ses thèmes émotionnels lourds.

Le genre de l’horreur aborde souvent des sujets difficiles à explorer dans d’autres contextes. Les émotions brutes présentées dans des récits effrayants obligent les spectateurs à affronter des vérités dérangeantes. L’horreur corporelle aborde la nature étrange de l’existence humaine, tandis que les figures monstrueuses encouragent à l’introspection et les espaces hantés révèlent le chaos intérieur. Actuellement, le traumatisme sert de point focal dans les récits d’horreur, mais toutes les représentations n’ont pas la même résonance.

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Dans leur essence, Smile 2 et The Medium explorent tous deux la nature omniprésente du traumatisme. Quiconque connaît le film et le jeu peut voir leurs thèmes interconnectés, qui méritent une analyse plus approfondie.

Présentation de The Medium

The Medium, sorti en 2021, est un titre d’horreur psychologique développé par Bloober Team, s’inspirant largement de la série Silent Hill, bien qu’il manque de profondeur. L’histoire suit Marianne, une femme dotée d’un lien inhabituel avec le monde des esprits, lui permettant de communiquer avec les défunts. Le récit se déroule alors qu’elle visite une station balnéaire déserte pour enquêter sur des événements surnaturels liés à son passé énigmatique. Au cours de son voyage, elle rencontre un esprit malveillant connu sous le nom de The Maw, qui a orchestré les événements horribles qui ont entraîné la fermeture de la station en forçant les individus à commettre un meurtre. Finalement, Marianne se rend compte que The Maw est originaire de sa sœur, Lilianne.

Lilianne a manifesté The Maw à partir de son propre traumatisme après avoir été abusée sexuellement par Richard, un ami de la famille. Il devient évident que les actions de Richard ont été influencées par son traumatisme passé, suggérant une nature cyclique des abus. The Maw essaie de posséder Marianne, ce qui conduit Lilianne à plaider pour la mort, croyant que ce n’est qu’en mourant qu’elle pourrait rompre le lien avec The Maw. Marianne se débat avec l’idée de se suicider à la place. Le jeu se termine de manière ambiguë, passant au noir avant de révéler le sort de Marianne après qu’elle ait apparemment décidé de tirer.

Le point essentiel de The Medium est que les individus incapables de transcender leur traumatisme sont condamnés et doivent être autorisés à mourir pour le bien des autres. Cette interprétation a poussé plusieurs commentateurs, dont le créateur de YouTube BobVids , à discuter de manière critique de la notion troublante de présenter les victimes de traumatismes comme des menaces pour leur propre vie et celle de leur entourage. Le jeu pose des questions gênantes concernant l’empathie envers les agresseurs et suggère que la mort pourrait être la seule solution. Cette approche narrative a été critiquée pour ses implications morales. Comme l’explique Jade King dans son article pour The Gamer :

« The Medium présuppose que la croissance et la guérison sont impossibles, et il devrait réfléchir à son incapacité à aborder le sujet avec la sensibilité qu’il requiert. »

Présentation de Smile 2

Smile 2 suit un récit rempli d’autant de noirceur que The Medium. L’intrigue se concentre sur Skye Riley, une pop star et la dernière cible de l’entité hantée du film. Ce démon sans nom s’attaque aux victimes de traumatismes, ce qui nécessite que son hôte ait déjà subi une perte importante. La méthode de transmission du démon consiste à contraindre sa victime actuelle à se suicider, infectant ainsi tous les témoins. Une fois qu’une personne est affligée, sa perception et sa réalité sont altérées, la conduisant souvent à commettre des actes horribles contre ceux qu’elle aime. La séquence d’ouverture dépeint Joel, joué par Kyle Gallner, un survivant du premier film, qui tente de tuer quelqu’un pour échapper à son propre destin, transmettant par inadvertance l’affliction à un passant innocent avant qu’il n’y succombe lui-même. En conséquence, Skye est infectée lorsque son trafiquant de drogue meurt en sa présence.

Les expériences de Skye avec le démon du sourire sont similaires à celles généralement décrites dans ce genre d’horreur. Elle est en proie à des hallucinations, réagit de manière imprévisible et fait face au scepticisme de ses proches. Après avoir lutté contre sa réalité cauchemardesque, elle rencontre Morris, qui prétend avoir un remède potentiel. Il suggère de provoquer une mort temporaire pour empêcher le démon de résider en elle avant de la réanimer. Cependant, cet aspect du film, ainsi que des parties substantielles de l’intrigue, s’avèrent être une autre des tromperies du démon. Finalement, Skye se retrouve sur scène, où elle se suicide tragiquement devant une foule remplie de nouvelles victimes potentielles du fléau du démon. Tout comme The Medium, Smile et sa suite n’offrent que peu de réconfort à ceux qui subissent un traumatisme.

Pourquoi Smile 2 est-il si différent ?

Naomi Scott forcée de sourire dans Smile 2

The Medium a été vivement critiqué pour son message. Si Smile 2 ne met pas non plus en avant des thèmes positifs liés à la santé mentale, il n’a pas reçu le même niveau de réaction négative. Les deux récits décrivent le traumatisme comme une force dévorante qui envahit la psyché des victimes, les contraignant à commettre des actes odieux. Chaque histoire présente de manière effrayante le suicide comme une prétendue forme d’évasion. Cependant, la différence réside notamment dans la nature des traumatismes décrits. Smile introduit la violence graphique mais évite les problèmes plus profonds comme la maltraitance des enfants ou les agressions sexuelles. Néanmoins, cette distinction est insuffisante pour séparer définitivement les deux œuvres. The Medium se termine sans résolution simple, tandis que Smile 2 affirme sans détour que Skye était impuissante à changer son destin. Ses efforts se sont révélés vains, ne faisant que prolonger sa souffrance jusqu’à ce que le démon l’exploite pour nuire aux autres. Si l’on interprète The Medium comme suggérant que la mort est le seul remède au traumatisme, peut-on affirmer que Smile 2 implique que les victimes sont destinées à infliger de la douleur à elles-mêmes et à ceux qui les entourent ?

Curieusement, ce qui permet à Smile 2 de trouver un écho là où The Medium vacille, c’est sa représentation de la cruauté. Les spectateurs perçoivent universellement le sort des personnages de la franchise Smile comme rien de moins que la brutalisation par une entité malveillante. Cette cruauté inhérente éloigne Smile 2 de tout message moralisateur, ce qui contraste fortement avec les attentes du public. Contrairement à The Medium, qui oblige les joueurs à incarner un personnage traumatisé qui devient responsable d’un massacre, Smile 2 vise à évoquer des sentiments d’horreur et d’angoisse sans aucune connotation morale. Cette distinction fait écho à une différence claire entre les médias interactifs et non interactifs. Dans The Medium, le point à retenir peut impliquer que le cycle du traumatisme nécessite l’acceptation de la perte pour le bien commun, alors que Smile 2 refuse de laisser son public se complaire dans le sort de Skye.

Les différences entre The Medium et Smile 2 se résument à l’intention. Les créateurs de The Medium semblent avoir opté pour une conclusion sinistre, principalement pour le choc, alors que Smile 2 se concentre sur l’instillation de terreur et de détresse émotionnelle. Cette divergence d’objectifs conduit à un échec prononcé du message de The Medium, démontrant comment l’envie d’évoquer la peur peut, paradoxalement, conduire à des récits moins problématiques.

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