Attention ! Spoilers sur la fin de Conclave.
La supériorité du film Conclave sur le livre
David Gibson, directeur du Centre sur la religion et la culture de l’université Fordham, explique pourquoi il trouve que l’adaptation cinématographique de Conclave surpasse le roman original. Le récit plonge dans les méandres du cardinal Lawrence, chargé d’organiser un conclave après la mort du pape actuel. Depuis sa sortie, le film a été largement salué par la critique, avec une note impressionnante de 93 % sur Rotten Tomatoes. Parmi les acteurs notables du film figurent Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow et Isabella Rossellini.
Lors d’une interview éclairante avec GQ , Gibson exprime son mécontentement quant à la conclusion du livre et du film, les qualifiant d’« absurdes » et de « superflus ». Malgré cela, il apprécie la représentation des personnages du film, concluant finalement qu’il s’agit d’une interprétation supérieure à celle du roman.
J’ai aimé le film ! Il m’a semblé bien meilleur que le livre, que j’ai lu à sa sortie il y a quelques années. La dynamique du roman était plutôt unidimensionnelle et politique, et le grand retournement de situation à la fin, qui est bien sûr assez absurde, dominait l’intrigue. Dans le film, la dynamique humaine de ces personnages saints et imparfaits ressortait vraiment, et la fin était presque superflue.
Cela dit, je dois préciser que tous les conclaves sont, par nature, absurdes. Je veux dire, 120 hommes – plus ou moins – vêtus de robes écarlates entrent dans la chapelle Sixtine et sont enfermés jusqu’à ce que l’un d’entre eux en sorte comme pape, après des votes secrets, des serments latins et une fumée blanche canalisée par la cheminée d’une ferme. Il y a une raison pour laquelle les romanciers et les cinéastes aiment les « fictions sur le pape », comme je les appelle : elles ont un côté dramatique intégré et sont vraiment un hommage non seulement à la fascination qu’exerce la papauté, mais aussi à son pouvoir.
La fin choquante du Conclave
À la découverte du rôle unique du cardinal Benitez
Le film offre un aperçu révélateur du processus d’élection des cardinaux, mettant en évidence l’ambition et les stratégies de divers personnages. Dès le début, il devient clair que certains cardinaux manifestent une plus grande envie d’être nommés comme prochain pape, notamment les cardinaux Bellini, Tremblay et Tedesco, qui recherchent activement des alliés pour leurs campagnes. En revanche, le cardinal Benitez entre au conclave très tôt et est dépeint comme une figure plus vertueuse.
Dans un moment clé de la conclusion du film, le cardinal Benitez prononce un discours inspirant qui aboutit à sa nomination comme nouveau pape. Le récit prend une tournure surprenante lorsqu’il confie au cardinal Lawrence qu’il est intersexe, une révélation qui souligne la complexité de son personnage. On apprend que le pape précédent avait reconnu le statut intersexe du cardinal Benitez et avait organisé une hystérectomie, une intervention à laquelle Benitez a finalement choisi de renoncer, préférant accepter son moi authentique.
Notre point de vue sur les réflexions de Gibson concernant la conclusion du Conclave
Un changement symbolique pour l’Église catholique
Tout au long de Conclave , de nombreux personnages s’engagent dans des discussions opposant les valeurs traditionnelles de l’Église catholique à la nécessité de la modernisation. Beaucoup soutiennent que pour conserver sa pertinence, l’Église doit évoluer en même temps que la société contemporaine. Ainsi, la révélation du cardinal Benitez comme intersexe sert de déclaration monumentale à la conclusion du film, symbolisant un potentiel de changement progressif au sein de l’Église. Ce moment révolutionnaire, bien que non universellement reconnu, signifie une étape importante vers l’inclusion dans Conclave .
Source : GQ
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