
Graydon Carter révèle l’interdiction à vie d’Harvey Weinstein de la soirée Vanity Fair des Oscars
Graydon Carter, ancien rédacteur en chef de Vanity Fair et figure emblématique du monde de la presse magazine, a révélé qu’Harvey Weinstein était la seule personnalité à avoir été définitivement exclue de la prestigieuse cérémonie des Oscars organisée par le magazine. Carter a joué un rôle essentiel dans la création de cet événement annuel après avoir pris la direction du magazine en juillet 1992.
Dans ses mémoires à paraître, When the Going Was Good, Carter explique que l’interdiction de Weinstein découlait de son comportement perturbateur. Il décrit le producteur hollywoodien déchu comme quelqu’un qui « se présentait régulièrement avec plus d’invités que ce que son invitation autorisait et qui intimidait le personnel ».Cette révélation souligne l’importance du professionnalisme dans les milieux prestigieux.
Lors d’une conversation exclusive avec Page Six, publiée le 23 mars 2025, Carter a expliqué les raisons de l’interdiction de Weinstein, déclarant :
Il a été banni de tout parce qu’il était impoli avec le personnel, et ça ne me plaisait pas. Ce n’était pas à cause de l’alcool. C’était juste en lui.
Après avoir quitté Vanity Fair en 2017, Carter a depuis fondé la newsletter Air Mail, qui continue de refléter son style de journalisme.
Un bref aperçu des problèmes juridiques d’Harvey Weinstein
La disgrâce d’Harvey Weinstein est bien documentée : depuis 2017, des allégations de plus de 80 femmes concernant diverses formes d’agressions et d’inconduites sexuelles ont été rapportées. L’ancien magnat d’Hollywood a été reconnu coupable d’agression sexuelle au premier degré et de viol au troisième degré en 2020, ce qui lui a valu une peine de 23 ans de prison. En 2022, d’autres condamnations ont entraîné une peine supplémentaire de 16 ans de prison. Cependant, Weinstein fait actuellement l’objet d’un nouveau procès après qu’une cour d’appel de New York a annulé sa décision, invoquant des « erreurs flagrantes » lors de la procédure.
La création de la Vanity Fair Oscars Party

Dans ses mémoires, Carter revient sur ses débuts chez Vanity Fair, les décrivant comme plutôt difficiles. Après avoir fondé un magazine satirique, Spy, il a pris la direction de Vanity Fair à une époque caractérisée par une atmosphère tendue au sein de l’équipe, dont beaucoup étaient restés fidèles à la précédente rédactrice en chef du magazine, Tina Brown.
Dans son interview, Carter a retracé la genèse de la Vanity Fair Oscars Party, devenue un événement incontournable à Hollywood. Le concept est né après le décès du célèbre agent hollywoodien Swifty Lazar en décembre 1993. Carter pensait que le vide laissé par l’absence de Lazar pourrait être comblé par l’organisation d’un événement extravagant, ce qui a donné naissance à la première Vanity Fair Oscars Party en 1994, qui a attiré environ 150 invités pour le dîner, suivis de 150 à 200 autres participants après la cérémonie.
« Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé ça. Je n’avais jamais organisé de grandes fêtes jusque-là. Mais je crois que si vous pensez qu’il y a un risque d’échec, ne vous y attardez pas trop », a expliqué Carter.
À mesure que la fête gagnait en popularité, elle suscita une attention sans précédent, ce qui en fit un événement à enjeux élevés. Carter évoqua Sara Marks, l’une des rédactrices chargées de la gestion de la liste des invités, qui devint la cible de diverses formes de corruption et de pressions de la part des participants. Il est à noter qu’un prince saoudien offrit un jour entre « 150 000 et 250 000 dollars » pour obtenir une invitation à cet événement exclusif.
Carter a également partagé des protocoles d’accès uniques établis pour les célébrités, où les personnes portant un Oscar pouvaient contourner la file d’attente générale, tandis que d’autres étaient confrontées à des temps d’attente importants ou à des refus purs et simples.
« Réunir autant de stars de cinéma et de stars oscarisées que possible dans une même pièce. C’était notre objectif principal », a souligné Carter.
Cette politique a donné lieu à des scénarios intrigants, comme la boîte à plaintes mise en place par Marks, permettant au personnel de proposer l’exclusion de célébrités de la fête. Un incident tristement célèbre a impliqué Courtney Love, qui a tenté d’entrer pour son manager, invoquant la perte de ses biens, mais qui a finalement essuyé un refus, ce qui a donné lieu à une confrontation publique.
Le point de vue de Carter sur les événements futurs
Revenant sur son mandat de rédacteur en chef, Carter a déclaré qu’il aurait peut-être mené d’autres initiatives s’il avait toujours été aux commandes. Il a exprimé son intérêt pour l’organisation d’une soirée des Emmy Awards, suggérant que l’importance actuelle de la télévision pourrait justifier un tel événement. Il a noté :
« J’organiserais probablement une soirée pour les Emmys. Si on sortait dîner et qu’on ne parlait que de choses qu’on avait vues récemment, 80 % seraient à la télévision. Je n’ai pas regardé les Oscars depuis sept ans.»
Graydon Carter a décrit sa longue carrière de 25 ans chez Vanity Fair comme « enveloppée de cachemire », et lorsqu’il a finalement quitté le magazine, son objectif était de partir alors qu’il était encore florissant, comme le reflètent ses commentaires au New York Times.
Les lecteurs attendent avec impatience la sortie de When the Going Was Good: An Editor’s Adventures During the Last Golden Age of Magazines, dont la publication est prévue par Penguin Press le 25 mars 2025.
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