L’Italie promulgue une loi faisant de la maternité de substitution un crime universel comparable au terrorisme et au génocide

L’Italie promulgue une loi faisant de la maternité de substitution un crime universel comparable au terrorisme et au génocide

Le 16 octobre 2024, le Sénat italien a ratifié un projet de loi qui avait été précédemment adopté par la chambre basse du Parlement, classant la maternité de substitution comme « un crime universel » dans la législation italienne, quel que soit le lieu où se trouvent les ressortissants italiens au moment où l’acte a lieu.

Cette législation, défendue par des membres du parti au pouvoir Fratelli d’Italia, s’appuie sur une loi antérieure de 2004 qui interdit la maternité de substitution (souvent appelée « gestation pour autrui » ou « location d’utérus » en Italie) dans tout le pays.

Un manifestant tenant une pancarte indiquant
Ironiquement, l’Italie classe la maternité de substitution parmi les crimes qui rivalisent avec le génocide, bien qu’elle ne reconnaisse pas le génocide qui a eu lieu en Palestine (Justin Sullivan/Getty Images)

La nouvelle réglementation impose des restrictions aux citoyens italiens du monde entier, ce qui a des répercussions à la fois sur les futurs parents qui souhaitent recourir à la maternité de substitution et sur les professionnels de la santé qui les assistent, ce qui peut entraîner des amendes importantes et des peines d’emprisonnement potentielles. Cependant, l’application pratique de nombreux aspects de cette législation reste floue, comme l’ont souligné plusieurs experts juridiques et même certains politiciens qui ont soutenu le projet de loi. Cette ambiguïté pose des défis notables aux praticiens du droit et aux juges italiens si des affaires sont portées devant les tribunaux.

Selon les statistiques du Washington Post , la plupart des Italiens qui voyagent à l’étranger pour concevoir sont des couples hétérosexuels confrontés à des problèmes d’infertilité. Cependant, cette législation risque d’avoir un impact disproportionné sur les couples homosexuels, en particulier les couples homosexuels, qui pourraient avoir particulièrement de mal à expliquer leur retour en Italie avec un nouveau-né, par rapport aux autres couples. Il est à noter que les couples homosexuels sont déjà interdits d’adoption et ne peuvent pas se marier en Italie, car leur seule union reconnue est une « union civile », ce qui limite encore davantage leurs possibilités de devenir parents dans ce qui semble être une action ciblée contre eux.

Cette évolution place l’Italie parmi les pays occidentaux où la législation sur la maternité de substitution est la plus stricte, notamment en Europe, où la réglementation en la matière est généralement plus restrictive qu’aux États-Unis. Elle reflète clairement les positions de la Première ministre Giorgia Meloni et de son parti sur les « valeurs familiales traditionnelles » et les questions de procréation, qui étaient déjà clairement établies. Meloni a décrit la loi comme « une mesure contre la commercialisation du corps des femmes et des enfants » dans un message publié sur son compte X (anciennement Twitter).

Cette législation s’inscrit dans une tendance plus large visant à imposer un contrôle sur le discours culturel entourant les droits reproductifs, un phénomène observable non seulement en Italie, mais dans le monde entier, alors que de nombreux pays se tournent vers des politiques plus conservatrices. Bien que l’avortement reste légalement accessible en Italie, grâce à une loi promulguée en 1978, la gestion de ce processus peut souvent s’avérer ardue et éprouvante sur le plan émotionnel en raison de l’influence de nombreuses organisations pro-vie, qui touchent même les milieux hospitaliers.

Cette nouvelle mesure législative reflète une intention similaire. Elle suggère que, si l’État n’a aucune compétence sur les organes d’une personne après son décès – lorsque le don d’organes nécessite le consentement du donneur ou de sa famille –, il exerce une autorité sur l’utérus d’une femme. Essentiellement, cela soulève des inquiétudes importantes, indépendamment des croyances et des positions personnelles sur la maternité de substitution elle-même.

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