
Attention : cet article contient des spoilers sur Gladiator II.
À la découverte de la divergence historique de Gladiator II
La suite tant attendue, Gladiator II , réalisée par Ridley Scott, prend d’importantes libertés créatives dans sa représentation de la fin de l’Empire romain antique. Bien que le Gladiator original ait remporté l’Oscar du meilleur film, il n’a jamais été conçu pour être un récit historique précis. Scott est réputé pour sa construction complexe du monde dans les récits historiques, mais il est également connu pour privilégier la narration au strict respect des événements historiques. Un exemple clé de cela est la représentation de l’exécution publique de l’empereur Commode, joué par Joaquin Phoenix, qui s’écarte du véritable assassinat de Commode.
Le voyage de Lucius : un gladiateur moderne
Dans cette suite, Paul Mescal incarne Hanno, également connu sous le nom de Lucius, poursuivant le voyage thématique de la force et de l’honneur établi par Maximus de Russell Crowe. Après avoir été séparé de sa mère, Lucilla (Connie Nielsen), Lucius revient à Rome en tant que gladiateur asservi en quête de vengeance contre l’ambitieux général romain, Acacius (Pedro Pascal). En fin de compte, il se retrouve entraîné dans un destin plus vaste, qui l’oblige à libérer Rome de la tyrannie. Cette quête marque un profond écart par rapport aux événements historiques, notamment en ce qui concerne la conclusion du film.
Le changement radical dans la fin de Gladiator II
Le rôle de Lucius dans la redéfinition de l’histoire romaine

Le film intègre des personnages historiques comme Lucius et Lucilla, bien que leurs destins contrastent fortement avec les documents historiques. En réalité, Lucilla a été exécutée sur ordre de son frère, tandis que Lucius est mort enfant. Dans le film, les événements se déroulent autour du règne des empereurs Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger), mais leur ascension n’est pas suffisamment expliquée. Historiquement, ils ont hérité de la souveraineté après la mort de leur père, peu après la chute de Commode, mais cela n’est qu’induit en erreur dans le récit du film.
De retour à Rome après la chute de la Numidie et la mort de sa femme, Arishat (Yuval Gonen), Lucius découvre qu’Acacius est désormais marié à sa mère. Il est à noter que Lucius ne prend pas lui-même la vengeance en main. Au lieu de cela, il apprend l’existence d’un complot visant à s’emparer du pouvoir des empereurs, orchestré par Macrin (Denzel Washington), qui cherche finalement à provoquer une rivalité entre frères et sœurs qui mène à l’assassinat de Geta et, par la suite, à la mort de Caracalla. Après la disparition de Lucilla, Lucius empêche Macrin de prendre le contrôle de l’empire.
Dans un geste audacieux, Lucius exhorte les armées adverses à s’unir au lieu de se battre, envisageant la restauration de Rome à son ancienne gloire, faisant écho au « Rêve de Rome » imaginé par Marc Aurèle, tel que représenté par Richard Harris dans le film original.
Réimaginer la structure politique de Rome
Les implications historiques de Gladiator II

La conclusion de Gladiator II laisse Lucius dans ce qui semble être un rôle de leader dans le vide de pouvoir laissé par les personnalités éminentes décédées. Tout en revendiquant son identité de petit-fils d’un grand empereur, il est probable que Lucius n’aspire pas lui-même au trône. Au lieu de cela, ses ambitions semblent se concentrer sur l’autonomisation du peuple par le biais du Sénat, reflétant potentiellement les chemins de Maximus et d’Acacius au sein de l’armée.
Cependant, la présentation de ce récit suggère une incongruité historique importante, car Rome n’est jamais redevenue une république après l’avènement de Gaius Julius Caesar Augustus en 27 av. J.-C. Après le règne d’Auguste, l’empire n’a connu que l’ascension d’empereurs conduisant à son déclin final au Ve siècle. Gladiator II suggère que Lucius évite cette trajectoire historique.
Les fondations de Gladiator 3
Un potentiel narratif historique pour les futurs épisodes

Les prochains volets, notamment Gladiator 3, pourraient s’inspirer d’événements historiques authentiques, notamment en plaçant Lucius en conflit avec le nouvel empereur tyrannique Elagabalus, également connu pour son règne infâme. Ce nouveau personnage, s’il était intégré, offrirait de riches opportunités d’explorer les thèmes des conflits religieux et les complexités de la gouvernance dans un empire en expansion.
Défis pour maintenir l’exactitude historique dans Gladiator 3
La vision de Ridley Scott face à la réalité historique

Malgré le potentiel de l’exploration de récits historiques authentiques, l’approche de Ridley Scott pour la série Gladiator n’a pas mis l’accent sur la fidélité historique dans le passé. Décrivant Gladiator 3 comme étant proche du Parrain II , Scott imagine Lucius assumer un leadership réticent, un chemin contrastant avec la réalité historique de la disparition précoce du personnage.
Si Gladiator 3 aboutit à ce que Lucius réussisse à établir une démocratie fonctionnelle à Rome, il remodelerait le cours de l’histoire antique telle que nous la connaissons. Les fondements de l’exploration historique restent vastes, mais la dichotomie entre divertissement et représentation authentique persiste. Avec l’héritage de Maximus, Lucius et leurs sacrifices, le prochain film pourrait révéler des tragédies plus profondes tissées dans la trame de son histoire.
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