Terrifier 3 : l’évolution narrative de cette franchise d’horreur sanglante

Terrifier 3 : l’évolution narrative de cette franchise d’horreur sanglante

Attention : spoilers pour Terrifier 3 à venir.

La dure réalité qui entoure la série d’horreur Terrifier est que son principal attrait réside dans sa violence graphique. Cependant, il y a bien plus sous la surface. Alors que le premier film servait davantage de vitrine à des effets pratiques qu’à une histoire cohérente, la suite a introduit des éléments narratifs en plus de sa brutalité intense. À chaque sortie successive, elle se rapproche de plus en plus d’une véritable expérience cinématographique, et à mesure que Terrifier 3 se dévoile, elle commence à transmettre un message légèrement significatif.

Même pour ceux qui ne sont pas fans de la série Terrifier, il y a une histoire intéressante à raconter. Elle a transformé un petit budget indépendant en un phénomène de box-office stupéfiant, rappelant le succès de Paranormal Activity, qui a suscité un regain d’intérêt pour les films d’horreur. Cependant, la possibilité de répéter cette formule semble mince. Un renouveau du genre classique du slasher serait certainement le bienvenu.

Les films Terrifier sont-ils plus que de la violence viscérale ?

Affiche Terrifiante 1
Affiche de Terrifier 2
Terrifier 3 Art
Inspirations pour Terrifier 3
Image d'introduction de Terrifier

Le jour de la sortie de Terrifier 3, le 11 octobre, le critique de cinéma Patrick Bromley a contacté la communauté cinématographique sur Twitter, exhortant les spectateurs à approfondir les discussions sur la franchise au-delà de son postulat centré sur le sang. Deux jours plus tard, le scénariste/réalisateur Damien Leone a répondu :

Les retours sont mitigés, certains affirmant que la violence est intentionnellement au cœur de l’expérience, tandis que d’autres, y compris des fans dévoués, affirment qu’il existe des couches narratives plus riches qui méritent d’être explorées. Il semble que même les fans les plus inconditionnels soient divisés sur les éléments narratifs de la franchise.

Il est intéressant de noter que les films Terrifier contiennent des thèmes chrétiens étonnamment explicites. Bien que l’effusion de sang puisse sembler en contradiction avec cela, les spectateurs attentifs remarqueront un alignement distinct avec les croyances chrétiennes traditionnelles. À la fin du deuxième film, il est clair qu’Art sert de vrais démons, tandis que la protagoniste Sienna Shaw tire ses pouvoirs d’êtres célestes. Il ne s’agit pas d’une simple métaphore ; cela dépeint l’image d’un antagoniste infernal ayant le pouvoir de corrompre l’humanité, Art représentant un monstre biblique et la Petite Fille Pâle une entité démoniaque. Pourtant, les références bibliques fréquentes ne se traduisent pas par une déclaration thématique cohérente.

Les films Terrifier possèdent-ils un thème unificateur ?

Image de Terrifier 3

Si plusieurs volets de la trilogie Terrifier abordent certaines idées, il est difficile de dégager un fil conducteur clair. Le premier volet, en particulier, constitue un exemple frappant de ce manque de profondeur, n’offrant que quelques subversions des attentes parsemées de scènes violentes. Cependant, à partir du deuxième film, les personnages et les concepts sous-jacents ont pris de l’importance. Pourtant, les deuxième et troisième films abordent sporadiquement des thèmes, et le conflit omniprésent « le bien contre le mal » sert davantage de cadre narratif que de véritable thème. Malgré l’évolution de sa thèse, le troisième film a encore une grande marge de développement.

Terrifier 3 introduit-il de nouveaux concepts ?

Image de la bande-annonce de Terrifier 3

L’univers de Terrifier est un univers où la lumière semble inexistante et où l’obscurité domine tout, caractérisé par des actes de violence et de désespoir. L’art est une force de décadence morale, répandant la terreur et la nullité partout où il pose les pieds. À la suite de ses actions brutales, certains individus deviennent des adeptes obsessionnels. Terrifier 3 s’attaque à cette notion, reflétée par les adultes qui se livrent au cosplay et la représentation de podcasts douteux sur les faits divers. Le film tente de critiquer la violence médiatique, mais la plupart des personnages périssent d’une manière qui ne semble pas liée à ce commentaire. Le récit souhaite communiquer un message, mais il reste entravé par l’importance excessive qu’il accorde aux morts horribles, concluant les récits avec une tendance à l’éternité et à l’insatisfaction. Cependant, au fur et à mesure que le troisième acte se déroule, Terrifier 3 commence à reconnaître le profond vide moral qui imprègne son monde.

Dans une séquence d’horreur culminante, Vicky Hale, désormais l’intermédiaire de la démoniaque Petite Fille Pâle, tente de posséder Sienna Shaw. Elle y parvient en assassinant impitoyablement les proches de Sienna et en annonçant que son existence est dénuée de sens, sans lui offrir de répit. Ici, le public discerne que l’influence insidieuse d’Art incarne la corruption démoniaque qui s’étend d’un autre monde. Chaque acte brutal, chaque goutte de sang, même les âmes qui animaient autrefois les restes démembrés, servent de sacrifices dans un dessein plus grandiose. Il raconte l’histoire d’une sélection divine, dépeignant une figure de sauveur singulière rassemblant la force de supporter pour le bien de l’humanité. Ce scénario juxtapose le banal au malin, illustrant l’œuvre du diable tout en suggérant un rédempteur potentiel. Cela s’apparente à La Passion du Christ réimaginée à travers le prisme de Massacre à la tronçonneuse au Texas.

De nombreux récits sont imprégnés de thèmes bibliques subtils, mais Terrifier en est toujours fier, en créant méthodiquement un récit chrétien inhabituel. Au fur et à mesure qu’elle développe cet angle intrigant, la franchise Terrifier se rapproche d’une conclusion thématique ciblée. En effet, elle transcende le simple spectacle de l’effusion de sang ; elle apparaît comme une allégorie biblique qui cherche à amplifier la gravité de la crucifixion. La question pressante pour les fans ardents est de savoir si cela ajoute une couche de signification à la saga.

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