Critique de « The Makings of Curtis Mayfield » : HER livre des aperçus musicaux puissants dans son premier documentaire

Critique de « The Makings of Curtis Mayfield » : HER livre des aperçus musicaux puissants dans son premier documentaire

Une exploration de « The Makings of Curtis Mayfield » de HER

Le documentaire intitulé The Makings of Curtis Mayfield, réalisé par HER, lauréate d’un Grammy et d’un Oscar, peut initialement induire les spectateurs en erreur avec son nom, inspiré de la ballade bien-aimée de Mayfield « The Makings of You ».Ce titre suggère une exploration profonde et personnelle de l’artiste légendaire, mais en réalité, le film offre une approche unique mais quelque peu dispersée pour documenter la vie et l’impact de Mayfield.

Présenté en avant-première à SXSW, le film de HER s’appuie largement sur des dialogues avec d’autres musiciens, producteurs et cinéastes pour illustrer l’héritage de Mayfield. Si des moments brillants surgissent, comme la révélation de Jimmy Jam sur Mayfield, l’un des premiers musiciens noirs à récupérer ses masters, une grande partie du récit peut paraître décousue et indirecte. Par conséquent, les spectateurs pourraient avoir du mal à saisir l’essence même de Mayfield au milieu de cette mosaïque de témoignages.

Pour les fans passionnés et les mélomanes, ce format atypique pourrait être particulièrement attrayant, se démarquant des nombreux documentaires souvent glorifiants.The Makings of Curtis Mayfield se distingue par l’ingéniosité avec laquelle il tisse la biographie de Mayfield dans une discussion approfondie sur son processus créatif.

Éléments biographiques et héritage créatif

Le documentaire débute par un aperçu superficiel des années de formation de Mayfield à Chicago, soulignant comment son éducation religieuse a façonné ses goûts musicaux. Grâce à sa grand-mère pasteur et à ses premières prestations dans la chorale de jeunes, Mayfield a démontré son talent prodigieux sans formation formelle. HER intègre habilement photos d’archives et extraits audio de Mayfield, laissant ses propres mots raconter son parcours.

Après le lycée, Mayfield a dû faire un choix crucial : s’engager dans l’armée ou devenir membre des Impressions. Optant pour la seconde option, le documentaire passe rapidement d’un récit biographique à une analyse de l’histoire de la musique. Reprenant le tube emblématique de 1965 du groupe doo-wop, « People Get Ready », HER invite Carlos Santana à partager ses réflexions sur les profonds messages spirituels de la chanson et son caractère inclusif et intemporel. Le tout est complété par les réflexions de Stephen Marley, fils de Bob Marley, qui explique comment Mayfield a influencé sa propre musique.

Une mosaïque de dialogues musicaux

Par moments, The Makings of Curtis Mayfield rappelle le podcast et la série Netflix Song Exploder, où les artistes décortiquent leur travail. Au lieu de présenter Mayfield lui-même, décédé en 1999, HER réunit une brochette éclectique de musiciens. Leurs discussions approfondies, explorant des thèmes tels que les droits civiques et le falsetto caractéristique de Mayfield, évoquent la narration minutieuse du récent documentaire de Questlove, Sly Lives!, où l’accent est également mis sur les éléments complexes qui contribuent à l’héritage durable d’un artiste.

HER puise dans l’enthousiasme partagé par ses collaborateurs pour la musique de Mayfield. Elle établit habilement des liens entre les artistes, suggérant des parallèles entre le style vocal de Maxwell dans « Pretty Wings » et l’œuvre de Mayfield, tout en invitant Dr. Dre à commenter les techniques innovantes de percussions et de pédales wah-wah employées dans la bande originale de Superfly par Mayfield.

Opportunités de profondeur

Malgré l’abondance de moments instructifs et de segments informatifs, The Makings of Curtis Mayfield gagnerait à s’appuyer sur une approche plus concrète de Mayfield lui-même. Si l’excès de détails sur la vie d’un artiste peut monotoniser un documentaire, une analyse nuancée pourrait en accroître la profondeur. Par exemple, une exploration plus approfondie de l’activisme de Mayfield – comme l’interdiction du tube « We’re a Winner » des Impressions en 1967 par plusieurs stations de radio par crainte de troubles – aurait fourni un contexte crucial à sa musique. En abordant des thèmes tirés de ses expériences personnelles, notamment ses problèmes de santé presque mortels et sa vie de famille, la conclusion aurait pu faciliter la transition et permettre au spectateur de mieux comprendre l’identité multiforme de Mayfield.

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