
M*A*S*H est réputée pour ses arcs narratifs percutants, mais aucun n’a eu autant de résonance que la mort d’un personnage clé, qui a modifié la trajectoire de la série et laissé une marque durable dans le paysage télévisuel. S’étalant sur 11 saisons, la série a connu une transformation remarquable, passant d’une sitcom légère à une comédie dramatique sérieuse. Cette évolution a été caractérisée par des techniques narratives innovantes, comme l’absence de rires enregistrés pendant les scènes chirurgicales, permettant une exploration plus approfondie du traumatisme psychologique des personnages. La mort soudaine d’Henry Blake dans la saison 3 est devenue un moment particulièrement controversé et crucial.
Alors que les séries contemporaines comme Game of Thrones et The Walking Dead ont banalisé la mort des personnages principaux, le destin d’Henry Blake a été une innovation pour l’époque, établissant un précédent en matière de narration. McLean Stevenson, qui incarnait Blake, a regretté son départ prématuré de la série, reconnaissant l’importance de la disparition de son personnage . Ce moment a éclipsé même des épisodes comme « Dreams », qui s’est penché sur les cauchemars atroces auxquels sont confrontés les employés du 4077th, ou la narration expérimentale de « Life Time », soulignant l’importance de la profondeur émotionnelle de la série.
Le moment le plus choquant de M*A*S*H : la mort d’Henry Blake
L’impact inoubliable de la disparition de Blake

McLean Stevenson a été l’un des premiers membres du casting à quitter la série, se sentant contraint au sein de l’ensemble. Il avait des aspirations au-delà de M*A*S*H , notamment un éventuel rôle d’animateur du Tonight Show . Alors que sa carrière prenait de l’ampleur, il a accepté une offre lucrative de NBC, ce qui a incité les producteurs de la série à utiliser le départ de Blake comme une opportunité pour un changement narratif dramatique. Par conséquent, la conclusion de « Abyssinia, Henry » de la saison 3 présente un moment poignant où Radar (Gary Burghoff) informe de manière déchirante le camp que l’avion de Blake a été abattu.
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Au départ, l’épisode devait se conclure avec le retour de Blake à la maison, mais l’équipe créative a pris la décision de dernière minute d’inclure un rebondissement fatal. L’annonce tremblante de Radar, associée aux expressions choquées du personnel du 4077th, a créé un impact émotionnel inoubliable pour les téléspectateurs. Si la série a souvent présenté des moments de légèreté, elle n’était pas exempte de thèmes plus sombres, notamment la répression par Hawkeye (Alan Alda) d’un souvenir traumatisant impliquant sa mère lors d’une attaque ennemie.
Le scénariste Larry Gelbart s’est éloigné de M*A*S*H après la saison 4, mais est revenu brièvement plus tard pour le spin-off moins apprécié, AfterM*A*S*H .
L’impact de la mort d’Henry Blake sur M*A*S*H
La mort de Blake : un tournant pour M*A*S*H





L’épisode « Abyssinia, Henry » a non seulement marqué le départ de Trapper John (Wayne Rogers) et Henry Blake, mais a également marqué un tournant critique pour la série. M*A*S*H a abandonné ses racines comiques pour devenir une comédie dramatique nuancée qui aborde des thèmes plus sérieux. Si certains téléspectateurs ont regretté le ton plus léger des premières saisons, la série a finalement développé une voix distinctive qui a profondément résonné auprès du public. La mort de Blake a insufflé de véritables enjeux au récit, soulignant que les personnages appréciés n’étaient pas insensibles aux réalités de la guerre. Il est intéressant de noter que malgré ce choix narratif audacieux, les créateurs de la série n’ont plus jamais choisi de tuer un personnage majeur.
Bien que la mort d’Henry Blake ait suscité de fortes réactions négatives de la part d’un public qui ne voulait pas lâcher prise, elle a finalement attiré de nouveaux téléspectateurs, augmentant les audiences et l’intérêt pour la série. Ce changement radical a encouragé les scénaristes à explorer des pistes narratives innovantes, ce qui a conduit à des épisodes aux formats non conventionnels, comme un monologue de 20 minutes interprété par Alan Alda. L’influence de M*A*S*H sur la télévision moderne est indéniable, ouvrant la voie à un mélange d’humour et de thèmes sérieux, à l’audace d’éliminer des personnages appréciés et à l’idée qu’une série peut réussir à transmettre des messages profonds tout en restant divertissante.
Source : FondationINTERVIEWS
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