Tom Cruise est largement reconnu pour son entraînement rigoureux aux cascades qui lui permet de réaliser des performances époustouflantes à l’écran. Cependant, pendant le tournage de Collateral , Cruise et le réalisateur Michael Mann ont tous deux découvert que parfois, même les préparatifs les plus minutieux peuvent s’avérer inutiles. Ce film se distingue comme une œuvre exceptionnelle, bien que sous-estimée, dans le CV de Cruise et de sa co-star Jamie Foxx. Dans Collateral , Cruise endosse le rôle de Vincent, un tueur à gages qui sollicite l’aide du personnage de Foxx, Max, un chauffeur de taxi, pour parcourir les rues de Los Angeles d’une mission à l’autre. Au fur et à mesure que l’intrigue progresse vers sa conclusion percutante, les spectateurs ressentent la tension caractéristique du style de mise en scène de Michael Mann.
Un autre élément caractéristique des films de Mann est la présence occasionnelle de séquences surréalistes chargées de symbolisme, souvent placées dans le contexte d’un drame à enjeux élevés se déroulant sous le couvert de la nuit, rehaussé par des images saisissantes et une bande-son évocatrice. Peu de réalisateurs contemporains sont capables de créer des drames policiers avec la finesse et la profondeur dont fait preuve Mann, positionnant ses œuvres comme des thrillers intellectuels. Néanmoins, même un cinéaste méticuleux comme Mann ne peut pas anticiper tous les défis , comme en témoignent les expériences vécues lors du tournage de Collateral .
Comprendre la scène du coyote dans Collateral
Une expérience surréaliste et symbolique
Une scène particulièrement énigmatique mais magnifique de Collateral se déroule alors que le personnage de Foxx se promène dans Los Angeles avec le méchant de Cruise pendant la nuit. Alors qu’ils atteignent une intersection, deux coyotes traversent la rue de manière inattendue et s’arrêtent pour jeter un œil au véhicule. Ce moment saisissant est amplifié par la voix envoûtante de Chris Cornell, qui remplit l’air avec « Shadow on the Sun ».
Cette scène, bien que surréaliste, fait écho à la réalité pour de nombreux habitants de Los Angeles, où il n’est pas rare d’apercevoir des coyotes. Il est intéressant de noter que ce moment s’inspire des propres expériences de vie de Mann. Dans une récente interview, il s’est souvenu : « Il est environ une heure du matin, je roule vers le nord sur Fairfax dans les collines, à l’intersection de Fairfax et de Santa Monica. Deux coyotes traversent l’intersection comme s’ils étaient les maîtres des lieux. Cette attitude a fait écho chez moi. » (via Empire Magazine)
La scène du coyote peut être interprétée de différentes manières. Certains spectateurs verront Vincent comme le prédateur, se déplaçant furtivement dans la ville, tandis que Max incarnera la proie, poussée par l’instinct de survie. D’autres verront les coyotes comme une manifestation de l’adaptabilité et de la survie, reflétant les luttes des personnages pour s’adapter à leurs circonstances respectives. Quelle que soit l’interprétation, cette scène mémorable de Collateral a failli ne pas être portée à l’écran.
Dans les coulisses : la réalisation de la scène du coyote
La nature des coyotes a résisté à l’entraînement
Cette scène brève mais percutante s’est avérée l’une des plus difficiles à réaliser de toute la production du film. La difficulté ne résidait pas dans la capture de l’essence de la scène, mais plutôt dans les caractéristiques des coyotes eux-mêmes. Il s’avère que le dressage des coyotes est très différent de celui des chiens domestiques. L’objectif initial était de faire traverser la rue aux coyotes, une opération qui aurait dû être relativement simple. Cependant, il est devenu évident que les coyotes sont par nature imprévisibles.
Après avoir lutté pendant deux mois pour diriger les coyotes, Mann a raconté avec humour sa défaite : « Nous avons finalement dû utiliser des fils et des colliers pour les guider à travers la rue, que nous avons ensuite supprimés numériquement. On ne peut pas apprivoiser les coyotes. C’était une leçon importante. » Au final, les coyotes sont apparus à l’écran pendant moins de 20 secondes, un aperçu fugace qui a nécessité une préparation et un entraînement approfondis, une illustration frappante du fait que même des cinéastes renommés comme Mann et des stars comme Cruise sont soumis aux caprices de la nature. En fin de compte, la nature reste indomptée et imprévisible.
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